Le bananier : un porteur de vie


   Là où le français n'a qu'un seul mot, le guyanais en a au moins deux : "bakov" pour désigner le fruit à dessert et "bannan" se référant exclusivement au légume que l'on fait cuire à l'eau ou frire avant dégustation. Les espèces les plus courantes en Guyane sont les "bakov pom'", "bakov dibè", "ti nain", "balisyé"...

Rien de plus facile de planter des bananiers dans les abattis (champs) ou tout simplement aux abords de la maison. Grâce au "rejeton" qui lui assure un nouveau cycle de vie, l'existence du bananier est perpétuelle. Il se succède à lui-même quasi indéfiniement par rotation annuelle. 

C'est la plus grande des plantes herbacées (jusqu'à 15 mètres pour les espèces hautes) ; le plant de bananier met 5 à 6 mois pour atteindre sa taille adulte. Une tige émerge alors du sommet et se recourbe progressivement vers le sol. Le bourgeon vertical pend verticalement et est composé de bractées (petites feuilles à la base d'un pédoncule floral) de couleur violacée, qui, en tombant, laissent apparaître les fleurs. Les fleurs mâles s'effaceront au profit des fleurs femelles qui donneront naissance aux fruits.
 Le régime de bananes prend alors son allure définitive, composée d'un certain nombre de "mains" (groupe de fruits) qui mettra une dizaine de jours pour "sortir". Mais, à ce stade, il faut protéger le régime contre les agressions (d'insectes, d'oiseaux...) par un film plastique.

Quand le régime est à point, le couper d'un coup sec et précis avec le sabre ; un second geste est nécessaire pour trancher le pseudo-tronc. 

(Article paru dans France Guyane)
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